
Moyen de résistance pendant l’occupation coloniale française, la langue arabe a été utilisée par le peuple algérien comme un rempart contre la politique assimilationniste de la colonisation française, politique qui était perçue comme un impérialisme culturel véhiculé par la langue française.
Après l’indépendance de l’Algérie, elle a été utilisée, par les pouvoirs publics, non seulement comme un moyen de retour aux sources et à l’authenticité arabo-islamique, mais aussi comme un vecteur de l’unité nationale. Il n’en demeure pas moins qu’à l’heure actuelle la situation linguistique algérienne est plutôt complexe. Elle est caractérisée par la coexistence de plusieurs langues et dialectes : l’amazigh et ses différentes variantes, l’arabe et sa diglossie, le français encore fortement implanté dans la société. Dans un tel contexte le rôle fonctionnel de la langue arabe est certes lié à son utilisation comme langue officielle de communication, d’éducation et de travail. Dans le cadre du manuel scolaire et parascolaire de lecture, elle a un rôle particulier : celui de constituer l’outil de base d’accès aux autres connaissances. Pour tout dire, c’est la langue d’éducation, d’apprentissage et d’acquisition des savoirs fondamentaux du système éducatif algérien.
Toutefois, ce triple rôle qui lui est attribué ne devrait en aucun cas l’emprisonner dans un moule archaïque ou un carcan immuable, car, faut-il le rappeler, une langue est avant tout un moyen de communication, d’interaction et d’échange. A ce titre, elle doit, tout en préservant son authenticité, s’adapter aux changements, aux exigences et aux défis des temps modernes. D’ailleurs on a de cesse, dans ce cadre, de répéter que la ligne éditoriale du manuel scolaire et parascolaire de lecture doit s’inscrire dans le contexte socioculturel algérien, mais on oublie trop souvent qu’elle doit en même temps envisager une ouverture d’esprit sur les autres. Ce qui permettrait à la fois d’atteindre les objectifs d’authenticité et de modernité tant prônés dans le discours officiel. Autrement dit, le manuel scolaire et parascolaire de lecture en langue arabe doit prendre en compte l’évaluation des anciens programmes afin d’apporter les changements et/ou réaménagements nécessaires, lesquels permettraient assurément une plus grande ouverture sur le monde extérieur, sur les autres peuples et leurs cultures ainsi que sur les bouleversements scientifiques et technologiques des temps modernes.
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