La consolidation de l'indépendance de la justice constitue l'objectif majeur des magistrats algériens, a déclaré, hier, à Oran, le président du Syndicat national des magistrats (SNM), M. Djamel Aïdouni. "Renforcer l'indépendance de la justice au sein de notre pays est la première priorité du magistrat algérien", a souligné M. Aïdouni qui à présidé une rencontre régionale des membres du SNM près les cours de justice de l'Ouest.
"Ce regroupement a donné lieu à une série de recommandations à l'attention de la tutelle, dont la plateforme finale sera rédigée à l'issue de l'ultime réunion prévue samedi prochain à Ghardaïa, les précédentes s'étant tenues successivement à Médéa, Chlef, Alger et Constantine", a indiqué le président du SNM.
Les propositions déjà émises "vont dans le sens du renforcement de l'indépendance de la justice", a-t-il fait savoir, ajoutant, à ce propos, que les aspirations de son organisation visent notamment "l'approbation d'un article de loi à la prochaine Constitution, relatif à la composante du Conseil supérieur de la magistrature (CSM)." L'article de loi suggéré par le SNM permettra de voir les magistrats majoritaires dans la composante du CSM, selon M. Aïdouni qui estime en outre que "ce Conseil doit être présidé par le Président de la République, tandis que le vice-président de cette même instance doit être le premier président de la Cour suprême". Dans une déclaration à la presse au terme de cette réunion, le président du SNM n'a pas exclu la tenue d'une rencontre nationale avant la remise de la plateforme finale des recommandations des magistrats à la tutelle. Il a, par ailleurs, annoncé qu'il sera procédé, prochainement, au renouvellement des sections syndicales de son organisation à travers l'ensemble du territoire national.
Constat et revendications
Les magistrats présents à la rencontre régionale du Syndicat national axée autour de leurs préoccupations socioprofessionnelles ont néanmoins sérié un certain nombre de problèmes et de questionnements autour de leur mission qui seront notés et transmis à leur tutelle. Les « griefs » des magistrats ont concerné aussi bien leur situation sociale, matérielle que les conditions d’exercice de leur profession.
Tour à tour, la question des mutations, de la formation, du logement, de la symbolique même du magistrat (dévalorisée selon certains intervenants), de l’affirmation définitive de l’indépendance de la justice ont été abordées. Un magistrat a cité le cas d’une université qui ne facilite pas les inscriptions des magistrats désireux d’approfondir leur formation, un autre soulèvera le dilemme des nouveaux magistrats qui n’ont pas de logement et se voient contraint de traiter avec de simples « courtiers » allant jusqu'à leur communiquer leur numéro de téléphone, un troisième rappellera l’existence des œuvres sociales où aucun magistrat n’est représenté et autre évoquera le « verrou » du service national ainsi que la période des congés « immuable » et qui ne tienne pas compte des réalités sociales ou familiales du magistrat. C’est dire la diversité des revendications exprimées, hier, et que certains ont retourné contre les membres du bureau national de leur représentation en leur reprochant leur manque de communication, voire leur léthargie quand un des leurs traverse une « mauvaise passe ».
M. K.
Â
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